
À l’approche du ramadan, le gouvernement comorien prévoit d’acquérir de nouveaux groupes électrogènes et transformateurs pour la Sonelec, ce qui soulève des interrogations sur les véritables problèmes rencontrés par cette société.
Comme à chaque mois de ramadan, les magiciens de l’Etat sortent les lapins blancs des chapeaux. Des lapins blancs à coût de milliards de francs comoriens ; « l’Etat achète des nouveaux groupes électrogènes pour espérer sortir le pays du noir » est devenu un refrain. C’est toujours un échec. Et cela ne changera pas pour cette année.

Les quatre nouveaux groupes qui seront livrés par Tec Internationale, avec les transformateurs, ne changeront rien à la situation. Si l’Etat affiche l’objectif d’assurer une fourniture d’électricité plus stable derrière cette annonce se cache cette manœuvre visant à détourner des milliards.
Depuis 2016, l’Etat comorien prétend investir des milliards dans cette société en acquérant des nouveaux groupes. La démarche est très simple : le chef de l’Etat nomme un de ses bras droits à la tête de la société de production et de commercialisation de l’électricité. Ce dernier va passer une commande en gonflant la facture. D’ailleurs, les nouveaux groupes sont des occasions, mais jamais ils ne viennent avec les pièces de rechanges. Ces dernières sont vendues à des sociétés à l’étranger. Il est donc impossible de faire des révisions. Un tour de magie s’enrichir.
Pourquoi justifier ces fonds aux partenaires?
Certains se demandent pourquoi toute cette mise en scène. La réponse est très simple : Il faut justifier l’argent dépensé aux partenaires : la France, la Chine, la banque Mondiale, etc. L’union des Comores a besoin de l’accord de ses partenaires financiers pour faire des prêts dans des institutions financières.
Cette situation conduit à un cycle infernal : les nouveaux groupes fonctionnent quelques mois, voire un an, avant de retomber en panne, ramenant le pays à la case départ. L’achat incessant de nouveaux équipements sans entretien adéquat s’avère donc inefficace.
En quatre ans, la Sonelec a acquis 11 groupe électrogènes pour 10 milliards de francs comoriens.