
Un coup de théâtre dans l’affaire du trafic de passeports comoriens. Un agent de la société SEMLEX, en charge de la production des documents, a reconnu être l’origine de ce vaste réseau. Une révélation relance l’enquête et leve le voile sur les complicités dont il jouissait…et surtout innocenter des proches du régime.
Retour sur les faits
C’est en janvier dernier que la douane émiratie interpelle une femme en possession de plusieurs passeports comoriens. L’enquête est restée silencieuse durant plusieurs semaines avant de viser des hauts responsables, dont le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur et le Directeur Général de la Police et de la Sûreté Nationale.
Un agent de SEMLEX au cœur du système
Il s’agit d’un agent de la société SEMLEX, en charge de la production des passeports depuis 2016 dans le cadre d’un contrat BOT entre cette société et l’État comorien. Cet homme, dont l’identité n’a pas été révélée, travaillait directement depuis le centre officiel de production. Sa technique était simple : il créait des doublons de passeports en modifiant les identités avant leur impression.
Des complicités présumées
L’enquête ne fait que commencer. L’ancien Ambassadeur des Comores à Abu Dhabi, Zoubert Ahmed Soufiane, déjà condamné dans l’affaire dite de citoyenneté économique, est de nouveau dans le viseur de la justice. Deux autres personnes sont également suspectées : un complice présumé basé aux Émirats et un douanier comorien impliqué dans le transit des documents.
Les zones d’ombre
Si l’implication d’un agent de SEMLEX semble avérée, de nombreuses questions restent en suspens. En effet, comment a-t-il pu agir seul sans éveiller les soupçons de sa hiérarchie ? Bénéficiait-elle de complicités au sein de l’administration comorienne ? Quel était le rôle exact de l’ancien ambassadeur Zoubert Ahmed Soufiane ?
Les enjeux de cette affaire
Cette affaire de trafic de passeports est un véritable coup dur pour l’image des Comores. Elle met en lumière les failles du système administratif et les risques de corruption liés à la délivrance de documents officiels. Au-delà des implications judiciaires, cette affaire soulève des questions de souveraineté et de sécurité nationale.